La gemmologie : présentation d'un métier passionnant
20 Mai 2025 | Par Eric Misme Expert-Gemmologue | Expertises gemmes

Sommaire - Raccourcis
Dans l'univers fascinant des pierres précieuses, la gemmologie occupe une place centrale. Cet article s'avère très utile pour les étudiants, futurs professionnels, envisageant une carrière dans ce domaine, pour les bijoutiers non initiés à la gemmologie et enfin pour les collectionneurs passionnés cherchant à élargir leurs connaissances. Il offre un aperçu non-exhaustif sur cette science complexe allant de ses fondamentaux dans la détermination des pierres et des minéraux jusqu'à l'évaluation minutieuse des gemmes rares, en passant par l'appréciation des pierres et le matériel utilisé.
Les fondamentaux de la gemmologie
Origine et histoire de la gemmologie
La gemmologie, étymologiquement issue du latin gemma signifiant « bourgeon » ou « joyau » et du grec logos « étude », est une discipline scientifique consacrée à l’étude des pierres gemmes, qu’elles soient précieuses, fines ou ornementales, ainsi que des matériaux biologiques, dit organiques, comme l’ambre, la nacre ou le corail. Son origine remonte à l’Antiquité, où des civilisations comme les Égyptiens, les Grecs et les Romains maîtrisaient déjà l’art de la glyptique, la gravure sur gemmes, comme en témoignent les camées conservés au Musée National de Naples. Cependant, c’est au XXe siècle que la gemmologie s’institutionnalise, parallèlement aux avancées en minéralogie et aux premières synthèses de pierres en laboratoire comme le corindon dès le début des années 1900 par le procédé Verneuil. Le but de cette science interdisciplinaire — à la croisée de la géologie, de la cristallographie et de l’optique — est d’identifier, classifier et évaluer les gemmes selon leurs propriétés physico-chimiques (dureté, indice de réfraction, inclusions) et leurs caractéristiques optiques (couleur, dispersion, pléochroïsme). Les gemmologues jouent un rôle clé dans la certification des pierres, la détection des traitements (chauffage, teinture, enrobage) et la distinction entre gemmes naturelles, synthétiques, imitations et substituts, garantissant ainsi transparence et éthique dans les marchés joailliers. Leurs travaux s’appuient sur des outils spécialisés (réfractomètre, polariscope, spectroscopie) et contribuent autant à la recherche académique qu’à la préservation du patrimoine minéral.
Petit glossaire du gemmologue débutant
Astérisme (étoile) : Phénomène optique formant une étoile lumineuse sur la pierre (Ex: saphir étoilé).
Brut : Se dit en général des matières minérales naturelles non repolies et non taillées.
Certificat d’authenticité : Document délivré par un gemmologue indépendant attestant l’origine et les caractéristiques d’une gemme.
Couleur (spécifique aux gemmes) : Résultat de l’absorption sélective de la lumière par les éléments chimiques de la pierre (Ex. : le chrome colore le rubis en rouge).
Dispersion : Phénomène optique de séparation des composantes spectrales de la lumière blanche. C'est le "Feu", les couleurs arc-en-ciel des diamants.
Dureté (échelle de Mohs) : Résistance d’une gemme aux rayures, classée de 1 (talc) à 10 (diamant). Une notion clé pour l’usure en bijouterie.
Fluorescence : Propriété de certaines gemmes à émettre une lueur colorée sous lumière UV (Ex. : certains diamants bleutés).
Gemme* : En gemmologie, une pierre naturelle ou synthétique, minérale, d'une grande transparence taillée ou brute (Ex. : diamant, spinelle etc).
Gisement : Lieu d’extraction des gemmes, influençant leur valeur ; gîte, bassin minier (Ex. : saphirs du Cachemire, émeraudes de Colombie).
Imitation : Matériau qui copie l’apparence d’une gemme sans en partager les propriétés (Ex. : verre coloré pour un "rubis").
Inclusion : Petite imperfection ou corps étranger piégé dans une gemme, comme une bulle ou un cristal, révélant son origine naturelle ou synthétique.
Lapidaire : Art de tailler et polir les pierres de couleurs hors diamant. Tailles en facettes, taille en cabochons.
Oeil-de-chat : Effet optique de bande lumineuse mobile, comme une pupille féline, causé par des inclusions fibreuses (Ex. : chrysobéryl).
Organique : Gemme d’origine biologique (ex perle, ambre, corail, nacre), souvent plus fragile que les minéraux.
Phénomènes optiques : Effets visuels rares comme le jeu de couleurs de l’opale, la labradorescence (labradorite), l'adularescence (pierre de lune), l’aventurescence (pailleté de la pierre de soleil).
Pléochroïsme : Phénomène où une gemme montre des couleurs différentes selon l’angle d’observation (Ex. : la tanzanite passe du bleu au violet).
Synthèse (pierre de laboratoire) : Gemme créée par l’homme, mais dans la même identité physico-chimique à la naturelle (Ex. : rubis synthétique).
Traitement : Modification artificielle sur une pierre fine pour améliorer les composantes telles que couleur ou transparence (Ex. : chauffage des topazes pour les rendre roses).
*Une Gemme : selon le décret de 2002, une gemme est utilisée comme un terme générique désignant toutes les pierreries naturelles ou pas, minérale ou organique. C'est un mot "fourre-tout" malencontreux qui rentre en contradiction avec le terme gemmologique pour désigner un minéral d'une grande transparence, qui laisse passer la lumière et non opaque.
La catégorisation des pierres précieuses
Rappel Législatif sur la réglementation des pierres précieuses et fines en France
En France, la Commission Internationale de Bijouterie, de Joaillerie et d’Orfèvrerie (CIBJO) d'une part et le Décret n°2002-65 du 14 janvier 2002 d'autre part, définissent le cadre légal du commerce des pierres, des minéraux et des organiques comme suit :
- pierres gemmes formées dans des gîtes naturels.
- pierres synthétiques, pierres artificielles et imitations de pierres gemmes.
- matières organiques d'origine végétale ou animale, traditionnellement utilisées en joaillerie.
- perles fines et perles de culture.
- imitations de perles fines et de perles de culture.
Il s'agit d'une interdiction UNIQUEMENT pour les substituts, les imitations, les synthèses, les composites et les pierres reconstituées et non pour les gemmes naturelles.Article 4 :
L'emploi des termes : "élevé", "cultivé", "de culture", "vrai", "précieux", "fin", "véritable", "naturel" est interdit pour désigner les produits énumérés au présent article.
Article 5 :L'emploi des termes : "semi-précieux" et "semi-fins" est interdit pour désigner toutes les matières et produits mentionnés à l'article 1er.
Aussi, dans le langage courant, l'usage du terme pierre semi-précieuse est aujourd'hui galvaudé et ne devrait pas être réutilisé comme il est actuellement.
La classification des minéraux est essentiellement selon l'espèce et la variété du minéral. Chaque pierre peut être classée en fonction de sa gîtologie, son origine géologique, et/ou son système cristallin. L'étude publiée dans le Journal of Gemmology (2019) met en évidence le poids de cette nomenclature sur le marché gemmologique.
Pierres précieuses et pierres fines
Jusqu'à ces dernières années, il était d'usage de différencier les pierres dites "précieuses", telles que diamant, rubis, saphir ou émeraude, de celles désignées comme "fines" regroupant toutes les autres gemmes naturelles taillées. Actuellement, toutes ces pierres sont considérées comme précieuses et sont regroupées sous l'appellation pierres fines et pierres gemmes. Pourquoi une aigue-marine, un béryl bleu, ne serait-elle pas aussi "précieuse" que l'émeraude, qui est également un béryl, mais vert ? Les quartz de couleur à l'image de l'améthyste ou encore la citrine sont fréquemment cités dans cette catégorie dès lors qu'ils sont gemmes, que leur transparence est établie. Pour illustrer cette classe de gemmes, voici quelques familles de pierres comme les tourmalines, les grenats, les béryls, les spinelles ou les corindons dont les saphirs et le rubis. Les pierres fines sont devenues une très grande famille de gemmes qui permettent aux bijoutiers, aux joailliers, de sertir en bijoux ces joyaux dans une grande diversité de formes, de couleurs et d'éclats. C'est le coeur de métier du gemmologue que de reconnaître et d'étudier ces pierres fines et précieuses.
Pierres et minéraux ornementaux
Viennent ensuite les minéraux ornementaux qui peuvent être utilisés en bijouterie après polissage en cabochons ou taillés sous diverses formes comme des camés, des bijoux minéraux en pendentifs ou en bracelets de billes ornementales. La caractéristique première de ces pierres ornementales est l'aspect translucide à opaque de ces pierres. La grande famille des jaspes, du jaspe rouge au jaspe blanc, correspond bien à cette distinction ornementale comme également la grande famille des feldspaths : la Pierre de Lune, la Labradorite, la Pierre de Soleil, la Spectrolite. Les minéraux opaques comme le Lapis-lazuli ou translucides comme les agates, les calcédoines qui sont des Quartz microcristallins, se conforment bien à cette qualification de pierres ornementales.
D'autres restent sous forme brute pour enrichir les collections des passionnés et experts en gemmologie. Leur beauté naturelle, leurs teintes éclatantes ou encore leur morphologie cristalline unique font leur attrait.
Les métiers de l'univers de la Bijouterie-Joaillerie 
Vous êtes-vous déjà demandés : est-ce une vraie pierre, est-ce un vrai bijou ?
Les professions de la filière bijouterie-joaillerie sont variées, fusionnant passion et rigueur pour leurs métiers d'excellence.
Le gemmologue est au centre de cette discipline, spécialiste en identification et classification des pierres précieuses grâce à une connaissance approfondie en minéralogie et cristallographie. Rigoureux, il emploie diverses méthodes pour déterminer l'origine d'une pierre, ses propriétés et sa valeur.
Parallèlement, se trouve le bijoutier. Dans sa création, c'est l'artisan qui travaille l'or et l'argent métal pour créer l'armature du futur bijou qui supportera la pierre. Vient ensuite le joaillier, ou la joaillière, ils vont mettre en valeur la gemme pour la sublimer sur le support qui va devenir un bijou. Le joaillier choisit la gemme et harmonise les pierres, les ajuste au millimètre pour réaliser le bijou. Enfin, le sertisseur va finaliser le sertissage des pierres sans les abîmer. C'est cet ensemble de compétences et de savoir-faire qui va métamorphoser ces trésors naturels en pièces uniques. Ils collaborent fréquemment avec un lapidaire, expert du façonnage, de la taille et du polissage des pierres de couleurs hors diamant.
L'expert-gemmologue intervient pour évaluer avec précision la valeur marchande d'une gemme sur le marché. Sa compétence est essentielle pour le négociant qui acquiert puis commercialise les pierres après leur transformation.
On retrouve également le technicien de laboratoire et le chercheur dont les travaux contribuent à enrichir constamment nos connaissances sur ces merveilles que nous offre notre planète.
Tous partagent cet amour commun pour les splendeurs minérales du monde entier : une véritable vocation où chaque professionnel apporte sa contribution unique !
L'instrumentation en gemmologie
Instruments classiques de gemmologie
La gemmologie, ce monde fascinant des pierres précieuses, recourt à une diversité d'instruments pour évaluer la nature et la qualité des gemmes. Le plus renommé est sans doute la loupe. Avec un grossissement x10, elle permet une observation minutieuse des particularités internes et externes d'une pierre précieuse. C'est le premier instrument du gemmologue. Elle doit être aplanétique (Évite la déformation de l'image sur les bords de la loupe) et achromatique (Elle permet de pas décomposer la lumière blanche). La binoculaire, et non le microscope, offre lui aussi une perspective plus détaillée, tandis que le réfractomètre quantifie l'indice de réfraction de la lumière traversant les pierres afin d'aider à leur identification. D'autres outils essentiels comprennent le spectroscope qui diffracte la lumière absorbée par une gemme et le polariscope conçu pour distinguer, entre autres choses, l'anisotropie ou l'isotropie des pierres fines transparentes.
Instruments de laboratoire en Gemmologie
En milieu laboratoire, les équipements se sophistiquent grâce à l'emploi d'appareils tels que la Spectroscopie infrarouge FTIR qui va révéler un spectre de référence pour ensuite le comparer aux gemmes naturelles non traitées. Les appareils, tels que le DiamondView et le DiamondSur permettent d'identifier avec une grande certitude la nature des diamants. Les UV visibles et invisibles jouent un rôle primordial dans l'examen des propriétés optiques d'une gemme transparente. Des techniques avancées telle que la spectrométrie Raman ou la diffraction à rayons X sont utilisées pour révéler tous les secrets inhérents à chaque pierre étudiée.
De manière similaire, la Photoluminescence - excitation laser sur certaines zones spécifiques d'une pierre fine - sert à identifier certains processus subits par celle-ci comme le traitement thermique ou l'irradiation. Il est certain qu'aujourd'hui, au vu de la prolifération des pierres synthétiques et des très nombreux traitements, de plus plus complexes, les appareils de laboratoire se multiplient pour répondre à notre besoin de transparence et d'authenticité des pierres précieuses naturelles.
Rapports d'expertise et garanties
Une fois que toutes ces analyses sont effectuées, le gemmologue compile ses observations dans un rapport détaillé. Ce document renferme des descriptions précises de la pierre étudiée, y compris sa taille, son poids (mesuré avec une balance hydrostatique), sa couleur, sa clarté et toute autre caractéristique pertinente. Ces rapports sont indispensables pour authentifier les gemmes et offrir une assurance à l'acheteur en ce qui concerne leur qualité. Selon le Smithsonian Magazine (2020), ces rapports ont joué un rôle crucial dans la compréhension par notre société du véritable impact culturel qu'exercent depuis toujours ces merveilles naturelles sur nos sociétés.
Les écoles référentes en gemmologie
La formation en gemmologie est une ressource précieuse pour ceux qui souhaitent se spécialiser dans l'étude des pierres précieuses. Selon l'étude "Gems & Gemology" (2022), les programmes d'éducation liés à la gemmologie ont connu une transformation significative pour s'adapter aux nouvelles technologies de détection des joyaux rares. Le Gemological Institute of America (GIA) figure parmi les institutions mondialement reconnues, proposant un large éventail de cours et d'ateliers pratiques englobant tous les aspects du monde fascinant des gemmes. De son côté, la School of Mineral Sciences offre également un module intégral orienté vers la compréhension technique des minéraux.
La France compte plusieurs établissements réputés pour leurs formations en gemmologie, allant des cursus complets aux stages spécialisés. Voici un panorama des principales écoles et de leurs offres.
Le Laboratoire Français de Gemmologie (LFG) et la Haute École de Joaillerie
En partenariat depuis une dizaine d'années, ces deux institutions parisiennes offrent un enseignement complet en gemmologie. Leur cursus long, structuré en trois cycles, permet d'obtenir un certificat de qualification professionnelle. Comme l'ING, le LFG prépare également au brevet de la FEEG (Federation of European Education in Gemmology). En complément, des stages thématiques sont organisés autour de pierres précises, comme le diamant, le jade, l'opale ou le rubis.
Le Laboratoire de gemmologie de Marseille et L'École des gemmes de Bourg-la-Reine
Ces deux organismes se distinguent par leur préparation au diplôme du FGA (Fellow of Gemmological Association), délivré par la prestigieuse Gemmological Association of Great Britain (Gem-A). La formation se déroule en deux parties : la certification en gemmologie ou/et l'expertise en gemmologie. Ils proposent également des modules d'initiation et de perfectionnement, comme la plupart des autres écoles. Depuis les années 2000, elle prépare des futurs gemmologues et organise des examens pour les gemmologues certifiés. Ces examens sont organisés chaque année par Gem-A en janvier et juin dans 25 pays et régions du monde où les candidats sont les futurs experts en gemmologie FGA / DGA. La reconnaissance est internationale.
L'Institut national de gemmologie (ING)
Créé en 1967 et rattaché à l'école EAC depuis 2007, l'ING est une référence incontournable dans le domaine. Avec des campus à Paris et Lyon, il propose des formations adaptées à différents besoins. Pour ceux qui souhaitent se spécialiser, un bachelor en gemmologie expert se déroule sur trois ans, tandis qu'un diplôme de gemmologue est accessible en formation continue, avec des options intensives, à distance ou en cours du soir. Pour les professionnels ou les passionnés recherchant des formations plus courtes, l'ING organise des stages thématiques, allant de l'initiation à la préparation du brevet européen de la FEEG .
L'Institut de bijouterie de Saumur
Depuis plus de quarante ans, cet institut, placé sous l'égide de la Chambre de commerce et d’industrie du Maine-et-Loire, forme aux métiers de la bijouterie. Il propose notamment un brevet professionnel de gemmologue sur deux ans, ainsi que des sessions courtes pour s'initier ou se perfectionner dans ce domaine.
Les universités de Nantes et de Lyon
Ces établissements universitaires adoptent une approche plus scientifique et technique de la gemmologie, débouchant sur un Diplôme Universitaire de Gemmologie (DUG). Ces formations s'adressent principalement à des personnes déjà initiées et sont orientées vers les applications en laboratoire.
Ainsi, que l'on soit étudiant, professionnel ou simple passionné, il existe en France une multitude de formations pour approfondir ses connaissances en gemmologie, selon ses besoins et ses disponibilités.
L'évaluation du diamant
Diamants naturels minés, les joyaux naturels de la Terre
L'expertise dans l'évaluation des diamants naturels minés repose sur les 4 C : Carat (poids), Cut (taille), Clarity (clarté) et Color (couleur). Ces pierres précieuses, façonnées par la terre pendant des milliards d'années sous une pression et une température extrêmes, sont très prisées sur le marché. Leur estimation est basée sur leur rareté, leurs caractéristiques uniques et leur certification rigoureuse garantissant leur traçabilité et leur authenticité naturelle. C'est la seule gemme précieuse qui a sa propre cotation boursière, le Rapaport. Les diamantaires utilisent ces prix qui fluctuent quotidiennement afin d'évaluer chaque pierre individuellement en fonction des 4C du diamant.
Les Diamants synthétiques de laboratoire, une alternative innovante
En opposition à eux, se dressent les diamants synthétiques ou "diamants de laboratoire". Ils sont produits via deux procédés principaux : HPHT pour High Pressure High Temperature imitant les conditions géologiques naturelles et CVD pour Chemical Vapor Deposition où le diamant se forme couche par couche. Bien que ces derniers partagent avec leurs homologues naturels la même composition chimique cristalline en carbone pur, ils présentent des avantages certains au niveau du coût et de la facilité d'approvisionnement non-aléatoire par opposition aux diamants minés.
Risque d'une disparition du diamant naturel ?
La compétitivité entre ces deux types de pierres précieuses pourrait bien provoquer à terme l’obsolescence du diamant miné. L'extraction minière a non seulement un coût élevé, mais elle impacte fortement notre environnement. Les entreprises spécialisées dans les technologies vertes tendent donc à privilégier la production plus écologique des diamants synthétiques qui répond mieux aux exigences du marché actuel. Pourtant, la valeur sentimentale et historique des diamants naturels est un facteur qui ne saurait être négligé dans cette course à l'innovation.
Pour en savoir plus sur les différentes méthodes d'évaluation et d'expertise des diamants, vous pouvez consulter des informations complémentaires en suivant ce lien : Expertises diamants.
Les 2 techniques de fabrication du diamant synthétique HPHT et CVD
Technique HPHT inventée | 1950s |
Diamants synthétiques sur le marché | 1970s |
Taille maximale diamant HPHT | 10 carats |
Temps de croissance diamant HPHT | quelques jours à une semaine |
Technique CVD développée | années 1980 |
Diamants CVD plus communs pour bijouterie | depuis les années 2000 |
Taille maximale diamant CVD | environ 3 carats |
Proportion de diamants synthétiques sur le marché mondial | inf à 1% en 2020 |
Historique de créations de diamants synthétiques incolores et de couleurs
- Création de diamants synthétiques en 1954
- Première production par General Electric
- Diamants de couleur fabriqués dans les années 80
- Lancement des diamants incolores en 1990
- Augmentation de la production en 2000
- Apparition des diamants bleus synthétiques en 2016
Une science gardienne de l'authentique et du vrai pour le règne minéral
La gemmologie se positionne comme la discipline garante de la véritable nature minérale, établissant une frontière rigoureuse entre le naturel et l'artificiel, l'authentique et l'imitation. À travers ses outils, du polariscope traditionnel aux spectromètres de laboratoire, elle dévoile l'essence même des gemmes.
Cette science ne se contente pas de classifier (précieuses, fines, ornementales) : elle authentifie, révélant par exemple qu'une émeraude colombienne doit sa teinte au vanadium, ou qu'un saphir étoilé doit son astérisme à des aiguilles de rutile. Face à l'essor des synthèses (HPHT, flux), elle maintient un impératif : la transparence.
En préservant ce lien sacré entre la Terre et ses trésors minéraux, la gemmologie assure la pérennité du vrai, qu'il s'exprime dans la rareté d'une alexandrite changeante ou dans l'histoire géologique d'un zircon. Science de laboratoire, mais aussi de terrain, elle reste la sentinelle incontournable face aux défis modernes : raréfaction des gisements, sophistications des imitations, et exigences éthiques.