Emeraude pierre

Emeraude pierre

Émeraude : Étymologie, Origines et gîtologie

L'émeraude possède une étymologie complexe et fascinante qui témoigne de sa diffusion géographique et culturelle à travers les civilisations antiques. Le terme français provient du latin smaragdus, lui-même dérivé du grec ancien σμάραγδος "smáragdos". Cette racine grecque trouve ses origines plus lointaines dans les langues sémitiques, probablement l'araméen izmargad ou l'hébreu bareqeth, signifiant « pierre verte » ou « gemme verte ».
Certains philologues proposent également une filiation avec le sanskrit açmagarbha, littéralement « cœur de pierre », ou encore avec le perse zamarat de même signification. Cette diversité étymologique reflète l'importance de cette gemme dans les échanges commerciaux antiques et sa présence dans de multiples aires culturelles, du Moyen-Orient à l'Inde, de l'Égypte à la Grèce.

Gîtologie et Formation Géologique

L'émeraude résulte d'une formation hydrothermale extraordinairement rare. Sa genèse nécessite l'alliance improbable de roches riches en chrome et en béryllium, éléments chimiquement difficilement compatibles. Le béryllium, élément léger présent en surface terrestre, doit rencontrer le chrome, élément lourd situé en profondeur. Cette alchimie géologique se produit lors de l'intrusion de magma riche en potassium, aluminium et béryllium dans des roches sombres contenant fer, magnésium et chrome.

Principaux Gisements Mondiaux :

Les gisements colombiens constituent les sources les plus réputées, notamment les mines de Muzo, Coscuez et Chivor. La ceinture occidentale, s'étendant entre les départements de Boyacá et Cundinamarca, abrite les gisements les plus productifs. La mine de Muzo, découverte en 1560, produit environ 70% des émeraudes mondiales.
Le Brésil possède d'importants gisements à Bahia, Goiás et Minas Gerais. Les émeraudes brésiliennes, généralement plus claires et jaune-vert, sont souvent relativement exemptes d'inclusions.
La Russie exploite depuis 1831 les gisements de l'Oural, notamment la mine de Malysheva près de Iekaterinbourg, qui produit annuellement environ 150 kg d'émeraudes dans des micaschistes à biotite.
 

Émeraude : Histoire, Mythologie et légendes   

L'usage royal égyptien antique

L'exploitation des mines d'émeraude égyptiennes remonte à plus de 5000 ans. Ces gisements du désert oriental, près de la mer Rouge, ont fourni des émeraudes pour les bijoux de l'aristocratie pharaonique. Cléopâtre VII était particulièrement réputée pour sa passion des émeraudes, possédant l'une des collections les plus célèbres de l'Antiquité et contrôlant personnellement l'exploitation des mines. Ces mines de Djebel Zabarah, redécouvertes en 1816 par l'explorateur français Frédéric Cailliaud, témoignent d'une exploitation intensive durant l'époque ptolémaïque.
 

Mythe Oriental : La Montagne d'Émeraude

La tradition islamique médiévale évoque le mont Qâf, montagne mythique d'émeraude encerclant la terre. Selon l'exégèse d'Al-Qurtubi (1214-1273), « c'est une montagne d'émeraude encerclant la terre ; le ciel en tire sa couleur verte. Toutes les émeraudes possédées de par le monde ont chuté de cette montagne ». Cette cosmogonie associe l'émeraude à la structure même de l'univers, conférant à cette gemme une dimension sacrée dans la pensée orientale.
 

La Table d'Émeraude

La Table d'Émeraude, "Tabula Smaragdina" en latin, constitue l'un des textes les plus influents et énigmatiques de la littérature hermétique occidentale. Ce texte cryptique, gravé et compact, attribué traditionnellement à la figure légendaire d'Hermès Trismégiste, a exercé une influence considérable sur la pensée alchimique, philosophique et ésotérique pendant plus d'un millénaire. Contrairement aux croyances populaires concernant son antiquité égyptienne, les recherches académiques modernes ont établi que les plus anciennes versions documentées remontent aux manuscrits arabes du VIIIe-IXe siècle de notre ère.
La version la plus ancienne documentée de la Table d'Émeraude apparaît dans le Kitāb Sirr al-Khalīqa wa-Ṣan'at al-Ṭabī'a tiré du Livre du Secret de la Création et de l'Art de la Nature.

La renommée de ce texte repose principalement sur son principe fondamental exprimé par la formule célèbre :
 « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », devenue l'axiome central de la correspondance hermétique entre microcosme et macrocosme. Cette maxime a profondément influencé non seulement l'alchimie médiévale et renaissante, mais également les courants philosophiques néoplatoniciens et les traditions ésotériques modernes.


Vertus et bienfaits de l'émeraude en lithothérapie

Pline l'Ancien (23-79 apr. J.-C.) consacre plusieurs passages de son Histoire Naturelle aux émeraudes dans le livre XXXVII. Il écrit notamment :

"De plus, entre toutes les pierreries, c'est la seule qui repaisse l'œil sans le rassasier : et même,
quand on s'est fatigué en regardant avec attention quelques objets, on se récrée la vue en la portant
sur une émeraude : les lapidaires n'ont rien qui leur repose mieux les yeux, tant cette douce nuance
verte calme la fatigue de l'organe."

Aussi, voir à travers une émeraude, serait la panacée pour notre vision et nos organes que sont les yeux.    

Mots clés dans la fréquence vibratoire de l'Émeraude :  

- Confère patience infinie, sagesse et joie de vivre retrouvée.
- Connexion et purification du centre (chakra) du coeur.
- Jadis ce minéral protégeait des poisons et des enchantements.
- L'émeraude est la pierre de naissance du signe du Cancer.

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