Mineraux terres rares : la Chine au devant de la scène
24 Mai 2012 | Par Collectif d'auteurs | Actualités
Premier fournisseur mondial de terres rares (95 % de la production), la Chine limitera ses exportations à 10 546 tonnes au premier semestre 2012, soit 27 % de moins qu’au premier semestre 2011. Hautement stratégiques, mais extrêmement polluants à extraire, ces 17 minéraux aux propriétés uniques - tels que le cérium, le scandium, le néodyme, le terbium, les lanthanides, etc. - sont indispensables à la fabrication des appareils électroniques modernes : téléphones portables, ordinateurs, satellites, tablettes tactiles, etc.
Officiellement, le gouvernement chinois souhaite « protéger la demande internationale et maintenir la stabilité des réserves de terres rares ». Mais les objectifs de cette restriction de quota sont tout autres : augmenter les revenus de la Chine en créant une pénurie. Utiliser cette pénurie comme une arme économique face à ses principaux clients : Etats-Unis, Europe et Japon.
Le coût d’extraction aux Etats-Unis et en Australie, les deux principaux producteurs du monde occidental, est bien plus élevé qu’en Chine (où les conditions de travail sont déplorables). La Chine renforce ainsi sa compétitivité dans la fabrication des équipements électroniques.
C’est la deuxième fois en 12 mois que la Chine restreint aussi drastiquement ses quotas. Jusqu’à présent, elle réduisait ses exportations de 5 % à 10 % par an depuis 2006. Cette pénurie organisée pousse les pays gros consommateurs à ouvrir à nouveau des mines (Australie, Canada, Etats-Unis).
Nul doute que les chinois sauront rouvrir le robinet de l’exportation dès que les pays occidentaux auront finalisé leurs investissements, grevant ainsi un peu plus leur compétitivité par rapport à la Chine… En attendant, c’est une aubaine pour le développement de l’économie circulaire dans les pays occidentaux.
Pour en savoir plus : Terre-rares les enjeux du BRGM