LA PIERRE DU MOIS : MAI

LA PIERRE DU MOIS : MAI

L'Origine du Saphir : De la Géologie à l'Histoire des Civilisations

Le saphir, gemme fascinante appartenant à la famille des corindons, se distingue par sa transparence cristalline et sa couleur azuréenne caractéristique. Ce joyau, dont la résistance exceptionnelle lui confère une dureté de 9 sur l'échelle de Mohs, occupe une place prépondérante dans l'histoire des civilisations, où il a tour à tour incarné la sagesse divine, la protection contre les forces occultes et le pouvoir royal. Sa valeur intempérelle repose tant sur ses propriétés physiques remarquables que sur sa symbolique profonde, traversant les âges et les cultures avec une constante magnificence.

Étymologie et Nomenclature Gemmologique

L'appellation "saphir" révèle un parcours linguistique particulièrement riche qui témoigne de l'importance transculturelle de cette gemme. Le terme dérive de l'ancien français "saphir" ou "saffre", emprunté au latin "sapphīrus" qui provient lui-même du grec ancien "σάπφειρος" sáppheiros. Plusieurs hypothèses étymologiques coexistent quant à l'origine première du vocable : certains philologues suggèrent une filiation avec l'hébreu "sappir" signifiant "pierre noble", tandis que d'autres privilégient une ascendance sanskrite avec "sanipriya", littéralement "sacrée pour Saturne".
Il est particulièrement édifiant de noter que dans l'Antiquité, le terme "sappheiros" désignait vraisemblablement le lapis-lazuli et non le corindon bleu que nous connaissons aujourd'hui. La gemme que nous identifions désormais comme saphir portait probablement l'appellation "hyakinthos" dans la nomenclature gemmologique hellénique. Cette confusion taxonomique illustre l'évolution des classifications minéralogiques à travers les siècles. Les appellations métaphoriques telles que "pierre précieuse du ciel" ou "pierre précieuse céleste" complètent ce riche patrimoine sémantique.

Genèse Minéralogique et Gisements Primordiaux

La formation du saphir, variété allochromatique du corindon de formulation Al₂O₃, résulte de processus géologiques complexes. Ces cristaux hexagonaux se constituent principalement au sein de roches métamorphiques et ignées, notamment dans les formations de schiste, de granit et de gneiss. On observe également dans leur gîtologie, leur cristallisation dans des structures magmatiques comme les basaltes et les pegmatites. La présence d'éléments chromophores, principalement le fer et le titane, confère au saphir sa célèbre teinte bleue par un phénomène de transfert de charge entre ces ions métalliques.
Du point de vue géographique, l'île de Ceylan ,l'actuel Sri Lanka, constitue le gisement primordial du saphir, particulièrement pour les spécimens bleus et les variétés padparadscha. Cette région insulaire du sous-continent indien, autrefois désignée sous le toponyme de Ratnapura ("ville des pierres précieuses" en cinghalais), représente le plus ancien site d'extraction documenté. Les gisements secondaires comprennent le Myanmar, le Cambodge, la Thaïlande, Madagascar, la Tanzanie et l'Australie, chacun produisant des spécimens aux caractéristiques cristallographiques et chromatiques spécifiques.

Le Saphir dans les Civilisations Antiques

Sa résistance physique exceptionnelle, surpassée uniquement par le diamant, en fait un témoin privilégié des civilisations successives qui l'ont vénéré. Des talismans perses aux regalia européens, cette gemme illustre parfaitement la continuité des fascinations humaines pour les merveilles minéralogiques, alliant beauté intrinsèque et charge symbolique dans un équilibre parfait que les siècles n'ont pu altérer.

La Tradition Perse

La découverte des premiers saphirs est attribuée aux Perses, vers 800 avant notre ère, dans ce qui constitue l'Iran contemporain. Dans la lapidaire persane, le saphir occupait une position privilégiée, investi de propriétés apotropaïques. Les habitants de l'empire achéménide le portaient sous forme de talismans et d'amulettes afin de repousser les entités maléfiques et les maléfices. Cette fonction prophylactique attribuée au minéral témoigne de l'importance des gemmes dans les systèmes magico-religieux de l'Antiquité moyen-orientale.

L'Héritage Gréco-Romain

Les civilisations hellénistique et romaine valorisaient particulièrement les saphirs provenant de Ceylan, dont l'exploitation remonte au moins à 480 avant J.-C. Dans son "Histoire Naturelle", Pline l'Ancien répertorie deux variétés de pierres bleues qu'il différencie selon une dichotomie genrée, distinguant des spécimens "mâles" et "femelles". Cette classification, bien qu'obsolète selon les critères gemmologiques modernes, illustre la finesse d'observation des naturalistes antiques.
L'astronome alexandrin Claude Ptolémée mentionne explicitement dans ses écrits la magnificence des saphirs ceylanais, témoignant ainsi de la circulation de ces gemmes dans l'ensemble du bassin méditerranéen. Cette appréciation esthétique transcende les frontières et perdure à travers les siècles, comme en témoigne la description enthousiaste qu'en fait Marco Polo lors de ses pérégrinations orientales.

Les Joyaux Sapphiriques de la Couronne de France

Parmi les trésors gemmologiques de la monarchie française, le "Grand Saphir" de Louis XIV occupe une place d'exception. Ce spécimen exceptionnel de 135,8 carats, originaire de Ceylan, présente une morphologie rhomboïdale à six facettes. Acquis par le Roi-Soleil en 1669, ce joyau se distingue par sa préservation intégrale, n'ayant subi aucune retaille depuis son entrée dans les collections royales. Cette conservation exceptionnelle constitue une rareté dans l'histoire des Diamants de la Couronne, fréquemment modifiés au gré des évolutions stylistiques.
Suite aux bouleversements révolutionnaires, ce trésor gemmologique fut transféré au Muséum National d'Histoire Naturelle en 1796, lorsque Louis Daubenton, alors directeur de l'institution, fut invité à sélectionner certaines pièces de la collection royale à des fins d'instruction publique. Aujourd'hui encore, ce spécimen remarquable demeure visible dans la Galerie de Minéralogie du Muséum, témoignage du savoir faire lapidaire de la magnificence des collections royales françaises.

Bienfaits en lithothérapie et propriétés vibratoires du Saphir naturel

Saphir : mots-clés sur ses propriétés vibratoires

- Pierre d'abondance et de prospérité. Augmente la concentration vers l'éveil spirituel et la sagesse.
- Eclaire le mental sur le chemin restant à parcourir. Donne le discernement.
- En méditation : Nous connecte aux lois divines et à la sagesse Universelle du Père.
- En lithothérapie extrait de J.Hall :  bénéfique pour les troubles mentaux, fortifie les veines et stimule l'hypophyse.
- Pierre de Naissance en astrologie du signe du Taureau.

Étude Gemmologique : traitements du Saphir

Le saphir en pierre gemme vendu dans le commerce, est à 90% traité et plus rarement un substitut ou une synthèse artificielle. En effet, cette gemme "précieuse" peut subir une quantité considérable de traitements différents. Ceci est lié à la raréfaction des gisements naturels et la demande sans fin.
Parmi des dizaines de traitements, la pierre peut être chauffée jusqu'à son point de fusion soit environ 1900°C ! Autant dire que vibratoirement, le minéral est "vide"pour pas dire "mort".
Le décret d'état de 2002 contraint les vendeurs à spécifier si la gemme est naturelle, "traitée" ou "non traitée".

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