Les plus beaux bijoux en diamants des Tsars Romanov de Russie
11 Mars 2021 | Par Anna Sorokina et Ksenia Zoubatcheva | Bijoux pierres fines
Date : 11 févr 2021
Auteure : Anna Sorokina
Ces bijoux des Tsars Russe conservés au Fonds des diamants du Kremlin
Si la plupart des trésors impériaux ont été exportés à l'étranger ou vendus aux enchères après la Révolution, certains bijoux peuvent encore être admirés à Moscou.
Il n’existe pas de données exactes sur le volume du « coffre à bijoux » de la famille Romanov, et l’on ne connaît qu'une partie des pièces tombées entre les mains des bolcheviks après la Révolution de 1917. En temps normal, les trésors impériaux étaient conservés dans la salle des diamants du Palais d'Hiver à Saint-Pétersbourg, mais pendant la Première Guerre mondiale, les joyaux de la couronne des Romanov ont été envoyés à l'armurerie du Kremlin pour y être gardés. Ils y sont restés jusqu'en 1922, entassés avec d'autres boîtes, jusqu'à ce que les bolcheviks les découvrent.
Le jeune pays ayant un urgent besoin d'argent, il a donc été décidé de vendre les bijoux à l'étranger, ne laissant que les plus précieux en Russie pour les exposer dans des musées. Parmi ces pièces d’exception, on peut voir de gracieuses broches de l'époque de Catherine II, un diamant « portrait » très rare et le seul diadème des Romanov.
1. Broche et boucles d'oreilles d'Élisabeth Ire « Fontaine »
Élisabeth Ie (1709-1961), fille de Pierre Ier, adorait les broches, et commandait des bijoux de types et de styles complètement différents pour elle-même. Ce bijou en forme de fontaine de saphirs avec des gouttes de diamant s'appelle « aigrette ». Il se porte sur un chapeau ou comme pince à cheveux. L'ensemble de l’aigrette se composait de boucles d'oreilles massives – des « fontaines ». Ces dernières semblaient particulièrement impressionnantes quand la personne qui les portait était en mouvement.
>>> Trésors impériaux: ces joyaux de la couronne de Russie ayant été perdus, vendus ou mis sous clef.
2. Broches « Grand bouquet » et « Petit bouquet »
Gokhran
Élisabeth Ire portait ces bijoux sur une robe de cérémonie. À cette époque, dans l'art de la joaillerie, des plaques d'aluminium multicolore étaient placées sous les pierres précieuses pour donner la teinte souhaitée. Et ici, l'idée du maître Jérémie Pauzié est évidente ! Les diamants brésiliens et les émeraudes colombiennes forment de précieux iris, jonquilles et myosotis. Au centre du « grand bouquet » se trouve un diamant « lilas » rare de 15,5 carats.
Le plus petit « petit bouquet » se compose de fleurs brillantes et de feuilles d'or et d'émail vert foncé.
3. Agrafe en diamant
Vladimir Vdovine/Spoutnik; Galerie Tretiakov
Une agrafe est un fermoir en forme de broche, très populaire au XVIIe siècle. Élisabeth portait cette énorme boucle en diamant en forme de ruban sur son manteau d'hermine. Les dimensions sont impressionnantes : avec 25 cm de longueur et 11 cm de large, l'agrafe est ornée de 805 diamants de formes et de tailles variées.
4. Pendentif de Catherine II « Rubis de César »
Gokhran
Cette grosse pierre couleur framboise est appelée rubellite. Il s'agit d'une variété rare de tourmaline rose foncé, qui a longtemps été prise à tort pour un rubis (l'expertise a été effectuée à l'époque soviétique). La pierre a été offerte en cadeau à Catherine la Grande (1729-1796) en 1777 par le roi Gustav III de Suède en l'honneur du 15e anniversaire de son règne, Gustav lui ayant raconté la légende selon laquelle Cléopâtre l'aurait offerte à César. Plus tard, on a appris que la pierre était arrivée en Europe depuis la Birmanie au XVIe siècle, et elle était toujours considérée comme le plus gros rubis d'Europe à l’époque de Catherine II. L’impératrice ne voulait pas l’abîmer en la taillant, et les bijoutiers de la cour l'ont simplement polie et ornée de feuilles d'émail. Le résultat est tout simplement splendide.
5. Collier sklavage avec diamant et boucles d'oreilles girandoles de Catherine II
Pavlov/Sputnik
Le sklavage est un bijou porté sur un large ruban de dentelle ou de velours comme collier. Ce ruban a été fait pour Catherine II selon la mode de ces années. Il est décoré d'une dispersion de diamants et de spinelles – des minéraux rares aux nuances rouges et roses. Ils sont associés à des boucles d'oreilles girandoles massives (boucles d'oreilles dites en forme de candélabre). Les pierres semblent très brillantes grâce à la technique évoquée impliquant des feuilles d'aluminium. En fait, leur couleur naturelle est beaucoup plus douce. Le dos de l'arc est gravé par le bijoutier : Pfisterer 10 avr. 1764, et les boucles d'oreilles sont datées du 27 mai de la même année. Le dernier propriétaire de cet ensemble était l'impératrice Maria Fiodorovna (Dagmar de Danemark, 1847-1928), épouse d'Alexandre III. Les bijoux ont été retrouvés dans ses appartements du palais Anitchkov à Saint-Pétersbourg (elle-même a réussi à quitter la Russie après la Révolution).
6. Diadème de mariage des Romanov
Fond des Diamants du Kremlin à Moscou; New York Public Library
Frappant par sa beauté, le diadème de l'impératrice Maria Fiodorovna (1759-1828), épouse de Paul Ier, a été réalisé au début du XIXe siècle sous la forme d'un kokochnik (coiffe russe) doté d’un énorme diamant rose. À cette époque, les diadèmes-kokochniks étaient incroyablement populaires, non seulement en Russie, mais aussi à l'étranger (les monarques européens en portent encore).
Au total, la tiare est ornée de 175 gros diamants indiens et de plus de 1200 petits diamants de forme ronde. Cette parure faisait traditionnellement partie de la tenue de mariée des femmes de la famille impériale. Et c'est le seul diadème original des Romanov qui soit resté en Russie - les critiques d'art considéraient que le diamant rose possédait une valeur inestimable.
7. Boucles d'oreilles « Cerises »
Legion Media; Gokhran
Ces boucles d'oreilles en diamant, créées pour Catherine II, composaient avec le diadème de Maria Fiodorovna la tenue de mariée des femmes de la famille impériale. « Les boucles d'oreilles tiraient tellement mes oreilles que pendant le banquet, je les ai enlevées et, ce qui a beaucoup amusé l'empereur, les ai suspendues au bord d'un verre d'eau devant moi » : c'est ainsi que la grande-duchesse Maria Pavlovna (1890-1958) a relaté un épisode de son mariage.
8. Broche avec émeraude « Reine verte »
Spoutnik; Collection royale
L'émeraude de 136 carats appelée « Reine verte » est considérée comme l'une des pièces les plus précieuses du Fonds des diamants. Selon des estimations d'experts, elle a été trouvée au XVIe siècle en Colombie, et montée dans un sertissage de petits et grands diamants de différentes formes au milieu du XIXe siècle. Le propriétaire de ce bijou était la grande-duchesse Alexandra Iossifovna (1830-1911), épouse du grand-duc Konstantin Nikolaïevitch (frère cadet de l'empereur Alexandre II).
9. Broche avec saphir de Ceylan
Iouri Somov
L'impératrice Maria Alexandrovna (1824-1880), épouse d'Alexandre II, possédait de délicieux bijoux. L'un d'eux est conservé en Russie. Cette broche est ornée d'un saphir de Ceylan ovale unique de 260,37 carats entouré d'une dispersion de diamants. Alexandre II a acquis cette pierre lors d'une exposition à Londres et l'a offerte à sa femme, puis des bijoutiers l'ont insérée dans une broche.
10. Bracelet avec diamant-portrait
Iouri Somov /Spoutnik; Musée d'art de la République du Daghestan
Le Fonds des diamants contient un bracelet en or inhabituel du XIXe siècle comportant un diamant très rare avec taillé à l’indienne – c’est le plus grand que l’on connaisse. Ces diamants sont appelés diamants-portraits, car des miniatures colorées étaient généralement placées en dessous – dans ce cas, il s'agit d'un portrait de l'empereur Alexandre Ier (1777-1825).
Nouveaux joyaux de l'ancienne Couronne Impériale de Russie
Trésors impériaux : ces joyaux de la couronne de Russie ayant été perdus, vendus ou mis sous clef
Date : 02 janv 2021
Auteure : Ksenia Zoubatcheva
L’histoire des joyaux de la dynastie Romanov est aussi mystérieuse que la mort de la dernière famille impériale. Alors que certains bijoux ont été vendus ou perdus, certains ont survécu jusqu’à nos jours mais sont confinés à l’abri des regards, dans les coffres-forts de l’État.
Jusqu’à la Révolution de 1917, la lignée des Romanov a régné sur la Russie durant plus de 300 ans, au cours desquels elle a accumulé une large collection de joyaux réalisés par les plus talentueux artisans. Cela inclut de nombreux chefs-d’œuvre de joaillerie, qu’il s’agisse de bracelets et de broches ou des célèbres œufs de Fabergé. Ces créations impressionnaient alors tant les ambassadeurs et dirigeants européens que ces derniers ont à maintes reprises mentionné ces objets dans leurs mémoires après avoir visité la cour impériale russe.
Après la chute de la couronne et la dévastatrice guerre civile, le jeune État socialiste n’a cependant pas tardé à vendre ces joyaux pour lever des fonds afin de bâtir une nouvelle société. Ces trésors inestimables amassés par l’ancien régime ont alors été placés aux enchères ou vendus directement à des millionnaires américains et européens.
Certains artefacts, principalement des bijoux féminins, ont été divisés en fragments et cédés discrètement. D’autres encore ont ainsi trouvé acheteur à l’étranger ou ont disparu sans laisser de trace. Néanmoins, un certain nombre de pièces importantes sont restées le pays et sont aujourd’hui conservées sous clefs, au sein même du Kremlin.
La couronne impériale de Russie
Domaine public
La couronne impériale russe, également connue comme la grande couronne impériale, était le principal symbole du pouvoir des monarques russes et le principal attribut impérial entre 1762 et 1917. Elle a été portée par tous les souverains du pays, à commencer par Catherine II et jusqu’à Nicolas II. Créée par le joailler de la cour George Friedrich Eckart et l’artisan diamantaire Jeremiah Posier, elle est ornée de pas moins de 4 936 diamants (soit un total de 2 858 carats), de 75 grandes perles mattes indiennes et d’un spinelle de 398,72 carats.
Suite à la Révolution, cet incroyable objet est heureusement resté dans le pays et a survécu aux événements tumultueux. De nos jours, elle se toutefois trouve sous clef dans la collection du Fonds des Diamants, au Kremlin de Moscou, et n’est pas accessible au public car sa valeur est tout simplement trop élevée pour courir le moindre risque. Afin de présenter la splendeur de cette couronne, une réplique en a cependant été réalisée en 2012 pour environ un milliard de roubles (13,22 millions d’euros) et a été exposée à travers toute la Russie et même au-delà de ses frontières.
Gokhran
Le diadème de Maria Fiodorovna
Un autre trésor conservé au Fonds des Diamants est le diadème (kokochnik) ayant appartenu à la femme de Paul Ier, l’impératrice Maria Fiodorovna. Probablement le seul diadème original de Russie, il a survécu à la Révolution et constitue aujourd’hui une pièce importante de la collection du Fonds.
Gokhran
Élément régulier de la tenue de mariée impériale, ce diadème triangulaire de style empire est serti de diamants de différentes formes et tailles. Les briolettes (gemmes centrales en forme de gouttes d’eau) sont mobiles et tintent au moindre mouvement de la tête. La pierre centrale du diadème est en outre un rare diamant rose pâle de 13,35 carats.
Le diadème « la Beauté de Russie »
Cette époustouflante tiare décorée de perles et de diamants est surnommée « la Beauté de Russie » et a connu un destin moins heureux que les deux précédents joyaux. Conçue en 1842 par le joailler de la cour Carl Bolin pour Alexandra Fiodorovna, épouse de Nicolas Ier, elle était la pièce favorite de l’impératrice Maria Fiodorovna, princesse danoise Dagmar mariée au tsar Alexandre III. Le diadème est si splendide que cette dernière le conservait sur sa tête même dans ses appartements. En 1919, après l’assassinat de son fils Nicolas II et de sa famille, elle a néanmoins fui le pays et la tiare ainsi que d’autres précieux objets impériaux ont fini entre les mains des bolcheviks.
Sergey Pyatakov/Sputnik
« La Beauté de Russie » a ensuite été vendue aux enchères par la maison londonienne Christie’s en 1927 à Holmes & Co., qui l’a lui-même cédée au 9e duc de Marlborough, qui en a fait l’acquisition pour sa seconde femme, Gladys. À la mort de cette dernière, en 1977, la tiare a une fois de plus changé de propriétaire et a terminé dans la collection de la première dame des Philippines, Imelda Marcos. Toutefois, après que celle-ci et son mari ont fui vers Hawaï en 1986, la tiare ainsi que l’ensemble de la collection de Marcos ont été confisqués par les autorités. On dit qu’elle pourrait refaire surface si le gouvernement philippin décidait de la mettre aux enchères ou de l’exposer.
Le collier aux perles et saphirs
Cet autre bijou de Maria Fiodorovna est également passé par les mains de la famille royale britannique. Ce collier de perles et de pierres précieuses a en effet été proposé aux enchères après la mort de Maria, tout comme d’autres effets personnels, et aurait alors été acheté par la reine Mary.
Portrait de Maria Feodorovna
Musée des Beaux-Arts d'Irkoutsk
Suite à la disparition de cette dernière en 1953, c’est Élizabeth II qui en a par conséquent hérité. Le collier a par ailleurs été fréquemment porté par la fille de Sa Majesté, Anne, pour des occasions spéciales, telles que le gala organisé en 2011 durant la nuit ayant précédé le mariage du prince William.
Anne du Royaume-Uni
Getty Images
La broche au saphir et nœud de diamants
Cette sublime broche ornée d’un saphir est l’un des quatre joyaux des Romanov auparavant inconnus et découverts il y a quelques années au sein de la Bibliothèque de l’Institut d'études géologiques des États-Unis.
Domaine public
En réalité, n’y a été trouvée qu’une photographie de ce bijou, accompagnée de celle de trois autres joyaux oubliés : une tiare décorée de saphirs et diamants, un bracelet de saphirs et un collier d’émeraudes. Ces clichés apparaissent en effet dans l’album du Fonds des diamants de Russie datant de 1922, conservé dans la salle de cet établissement réservée aux livres rares, mais ne figurent pas dans la documentation officielle des Joyaux de la Couronne de Russie publiée en 1925. Les chercheurs américains sont ultérieurement parvenus à déterminer que la broche avait été vendue à Londres en 1927. Ce qui lui est arrivé par la suite et ce qui est advenu des trois autres précieux accessoires reste à ce jour un mystère.
4 Commentaires
j'ai regardé la même série cette captivant, je sais pas si dans la série ils ont reproduit les bijoux car ça y ressemble mais en vrai ça appartient à la couronne russe il se transmettre au fil des années et souvent il s'en faisait faire par des joailliers la collection de la couronne russe contient 4 380 bijoux après quelque recherche non approfondies je sais qu'il y a 4 bijoux qui ont été retrouvés et à ce jour il en manque encore 4 376 bijoux de la couronne russe.
très intéressant et belle iconographie
J'ai trouvé ces articles passionnant,car sur une série Netflix (le club de plongée)il y a toute une histoire autour de 4 joyaux :la broche au saphirs et nud de diamants et 3 autres joyaux: une tiare décoré de saphirs et de diamants un bracelet de saphirs et un collier d'émeraude. (dont personnes n'as trouvé de photos a part dans les clichés du fonds des diamants de Russie.) Je ne sais pas si il ressemble vraiment à sa en réalité vu que presque personne n'as trouvé de photos mais en tout cas il ressemble à la description de ce que nous dit l'article . Je ne m'intéressait pas à sa ,mais maintenant que je connais quelques joyaux j'avais envie de me renseigner .J'ai fait de même avec la famille Romanov car il parle également de cette famille .tout sa pour dire que ce site est très intéressant.
Excelente artículo, no conocía el blog interesantisimo,muchísimas gracias por el aporte