Le plus vieux fossile du monde est en Australie
29 Septembre 2011 | Par Marie Dias-Alves | Découvertes minéraux
Le plus vieux fossile du monde est en Australie
Des géologues ont découvert les plus anciens fossiles connus : des micro-organismes vieux de 3,4 milliards d’années. Ces cellules témoignent des premiers âges de la vie, quand l’oxygène était rare sur la Terre.
Des géologues ont découvert les plus anciennes bactéries fossiles connues, sur une ancienne plage de l’ouest de l’Australie. Ces microbes, âgés de 3,4 milliards d’années, évoluaient alors dans un monde presque dépourvu d’oxygène. L’analyse chimique des minéraux relevés près des fossiles suggère que ces micro-organismes prospéraient grâce au souffre. La Terre est âgée de 4,5 milliards d’années et les premières formes de “vie” apparurent vers 3,8 milliards d’années : de simples organismes unicellulaires dépourvus de noyau.
Le microbe fossile était coincé entre les grains de sable cimentés de ce qui pourrait avoir été l’un des premiers sols à abriter la vie. Cette formation rocheuse ressemble dans sa composition à une plage moderne. Un indice qui a guidé Martin Brasier, paléobiologiste à l’université d’Oxford, dans sa recherche des premières formes de vie sur la Terre. Quant à David Wacey, de l’université de l’Australie de l’Ouest à Crawley, et ses collègues, ils ont analysés les formations rocheuses pour en vérifier l’ancienneté et ainsi pouvoir affirmer que l’âge du fossile est bien de 3,4 milliards d’années.
Ces chercheurs ont découverts que les cellules contenaient différents isotopes de carbone puisés dans les roches alentour. Ils ont également détecté de minuscules cristaux de minéraux qui contenaient une forme de souffre différente de celle ingérée par les cellules. Une preuve que ces micro-organismes absorbaient et transformaient le souffre présent dans leur environnement pour produire un carburant nécessaire à leur survie.
Car la Terre, il y a 3,4 milliards d’années, ressemblait peu à ce qu’elle est aujourd’hui. La température des océans atteignait les 45°C et l’oxygène était rare. Les premières formes de vie dépendaient alors du souffre présent dans leur environnement. Le souffre se retrouve par ailleurs aujourd’hui dans les lieux pauvres en oxygène. D’autres chercheurs affirment que ces bactéries précoces utilisaient aussi la photosynthèse ou bien l’hydrogène pour énergie. “En fin de compte, nous nous rendrons compte qu’il existait une grande variété d’organismes représentant tout un panel de divers métabolismes,” ajoute le géologue Donald Lowe, à l’université de Stanford, cité par Nature.
Marie Dias-Alves
Sources : Nature, Science, Newscientist
Photo : David Wacey/ University of Western Australia in Crawley